Et tous sommes immobiles en attendant
Que ce feu s'allume de vert
Si j'avais au moins ma radio
Que l'écouter est merveilleux
Regarde que je t'ai vu
Avec les doigts dans le nez: tu es romantique
Et puis la même main
tu te la passes dans tes cheveux: tu es fantastique.
Mais combien d'affiches colorées
si grandes je ne les ai jamais vues
Que belles jambes...Ce sont les bas de naylon,
tu ne les achètes jamais.
Biscuits pour les enfants, pauvres,
Carte hygiénique très longue
Si tu sentais ce qu'elle est douce
et chaque fois te viens envie de "choser"
Et soudain t'arrives toi,
une affiche parmi les autres :
Sur ce visage combien des poings, combien de frappes
Mais sais-tu qu'ils pouvaient te tuer?
Allons papa, quitte de boire,
ne me frappes une autre fois
Que chaque fois j'ai plus de peur
Et quand j'essaie de fuir
Je n'arrive jamais à la porte,
Tu me prends et tu deviens furieux,
Je n'ai rien à voir avec tes problèmes,
Je n'ai rien à voir avec tes chagrins,
Tu ne te souviens pas de hier quand tu m'emmenais à la mer?
Et nous sommes encore tous immobiles en attendant
Que ce feu s'allume de vert
Si j'avais au moins ma radio
Que l'écouter est merveilleux
Et je regarde mon voisin, il est tranquille
ravi par sa stéréo
Et ils arrivent des sons si basses
qu'il me prends la tachycardie.
Mais combien d'affiches colorées
Si grandes je ne les ai jamais vues
Il y a un brandy très special pour un type exeptionnel,
Tu ne me l'achètes jamais
Et des détergents si intelligents
qu'il leur manque seulement de parler
Et des voitures si puissantes et prestigieuses qui si tu ne peux pas ...
Tu peux les voler.
Et soudain tu est à nouveau là :
Une affiche parmi les autres,
Et tu as un petit visage si triste
Que à regarder dans tes yeux
on pourrait avoir honte.
"Mais papa je n'ai rien fait.
Ne me frappes une autre fois
Que chaque fois j'ai plus de peur,
Et j'ai peur de tout désormais,
de penser et de parler,
J'ai même peur de m'endormir,
Mais je le jure, quand je grandirai je veux me venger :
Je ne me souviendrai jamais plus que tu m'emmenais à la mer".
Et à la fin nous nous mouvons tous,
Et toi tu me veux serrer ...
Je pense encore à ce petit visage-là,
Passe si tu veux passer ...
Mais combien de petits visages il y a
Et comme ils sont désespérés
Tu les entends pleurer chaque nuit
Et personne n'est jamais là pour les aider
Et tous qui disent "quelle honte !"
Mais tous ferment la porte
Au fond que nous importe,
Notre enfant est ici qu'il rêve
Mais mon Dieu, là-bas y en a un autre enfant pareil
qui a besoin de rêver
Peut-être un père un peu different
Qui l'emmène une autre fois à la mer.